Maslow , Epicure, Michel Onfray et les autres….
Maslow ! Ca ne vous dit rien ? Et pourtant tout le monde en parle. Les livres, internet, les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, les profs, les riches, les pauvres, les salariés, les artisans, les chômeurs… Et même les fonctionnaires. Bref… tous ceux qui de près ou de loin arrivent à se poser des questions sur leur existence, leur vie… Qui se posent des questions sur le sens de cette vie. Pourquoi et pour qui sommes-nous là ?
Alors que dit Maslow ? Que tout simplement, le bonheur est dynamiquement hiérarchisable. L’humain cherche d’abord à satisfaire ses besoins de base (manger, boire, dormir…) avant de satisfaire les autres (le confort, la sécurité, aimer, être aimé... ). Bien évidemment ce modèle de Maslow a été discuté. Il n’est pas si pertinent que ça pour certains (cf. vivre d’amour et d’eau fraiche cad avec trois fois rien). Maslow donc !!! J’y ai cru un moment…. Puis je me suis vite vu rattraper par ma petite vie… Et j’ai commencé à douter… C’est beau le doute wallah ! Ça vous donne une liberté extraordinaire d’être et de donc de penser. Et j’ai presque eu envie de renverser cette hiérarchie et vivre « à l’envers » ! « Wech khasak ya El aryane ? Elkhatem ya Moulay ! ».
Dans sa catégorisation des « besoins fondamentaux » des individus, Maslow ne fait pas la distinction entre besoin et désir. Le besoin comme une nécessité, le désir comme une envie. La libido ? Besoin ou désir ? Suis en face d’une belle télé en 3 D qui me permet de voit TITANIC avec des lunettes 3D…. Besoin ou désir ? Qu’est ce qui relève du conscient et de l’inconscient dans nos actes ? Et que fait-on du vécu ? de notre histoire ? Bref… et puis à quoi bon toute cette théorie sur le bonheur. Notre bonheur. Un mail ou un sms qui ne vient pas. Un téléphone qui ne sonne pas…. Et ça y est !!! On n’a plus faim ya Si Maslow !
Et puis il y a Epicure ! Vous ne connaissez pas Epicure ? Pourtant Michel Onfray est un épicurien. Vous ne connaissez pas Michel Onfray non plus ? Maaliche… ça ne vous empêchera pas de vivre « heureux »… On est loin de la base pyramidale de Maslow !
Que dit Epicure, 300 ans avant Jésus Christ ? « Que nul, étant jeune, ne tarde à philosopher, ni, vieux, ne se lasse de la philosophie. Car il n'est, pour personne, ni trop tôt ni trop tard, pour assurer la santé de l'âme. Celui qui dit que le temps de philosopher n'est pas encore venu ou qu'il est passé, est semblable à celui qui dit que le temps du bonheur n'est pas encore venu ou qu'il n'est plus. De sorte que ont à philosopher et le jeune et le vieux, celui-ci pour que, vieillissant, il soit jeune en biens par la gratitude de ce qui a été, celui-là pour que, jeune, il soit en même temps un ancien par son absence de crainte de l'avenir. Il faut donc méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque, lui présent, nous avons tout, et, lui absent, nous faisons tout pour l'avoir. »
C’est compliqué ? Et si je vous dis c’est un peu de l’hédonisme ? Compliqué encore ? Et si, en simplifiant au maximum, je vous dis que, dans la vie, les plaisirs de l'existence sont multiples et qu’ils varient selon les individus et l’éducation qu’ils ont reçue ? Vous me direz « c’est norrrrrrrrrrrrmal ! ». Si c’est le cas, alors on n’avait pas besoin ni d’Epicure, ni de Maslow pour comprendre et vivre heureux. Mais alors comment expliquer que ces théories soient appliquées presque inconsciemment par certains ? Au point de rentrer en « résistance » contre « ce qui leur arrive » ? Ils hiérarchisent leurs besoins, inhibent leur désir en se fixant des « objectifs et des priorités réalistes » dans leur vie ! Et nous arrosent souvent de belles vidéos, de belles citations et de beaux poèmes sur la foi, l’amour, l’identité, la langue…. Mais en s’oubliant parfois ! C’est ce que je qualifie de « emwadrine ». Ils justifient cette « résistance » par la peur de la déception et du recommencement… Comme si l’individu est condamné à revivre ses échecs. Quand Churchill disait que « le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. », Mitterrand écrivait que « la pire erreur n'est pas dans l'échec mais dans l'incapacité de dominer l'échec. ». Un échec ça se domine donc… mais comment le dominer ? A chacun sa stratégie bien sûr…mais la finalité reste la même… la recherche du bonheur plus que du plaisir même si ce dernier est inclus dans le premier.
Ce bonheur, que tout le monde cherche, au fond d’un livre, au fond d’un lit, dans une musique, dans une religion, une prière, un verre de vin, une cigarette, un poème, au coin d’une rue, dans un Hammam, dans une tasse de café, dans une langue (oui dans la pratique d’une langue !) parfois même sur facebook… Ce bonheur qui passe par la connaissance de soi, celle des autres et du monde dans lequel nous vivons. Qui passe aussi par la curiosité, l’envie de vivre et la liberté de penser. Liberté d’être aussi. Avec nos contradictions.
Youcef L'Asnami
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